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Titre du blog : Créer c'est résister
Auteur : Girard_Kervel
Date de création : 13-08-2015
 
posté le 14-08-2015 à 01:12:59

Je regardais ses bras...

Je regardais ses bras...


Je me tournais vers Dieu dans mon profond tourment
Lorsqu'il pleut sur l'abîme et qu'en l’abîme pleure
A l'horizon d'un mot, d'un chant ou d'une fleur,
Un quelconque horizon en un quelque moment !

Il éclaira ma vie, la rendit bien plus belle
Et par tous les lieux dit m'inventa une route
A fin que - jamais plus – je n'ai le moindre doute
Et que vive ma foi du chant des tourterelles !

Dans la neige et le froid en une forêt grise
Où j'allais recherchant le bois mort pour le feu
Qui nous réchaufferait, l'instant d'un peu à peu,
Ma compagne et mon chien en notre propre église

Je me heurtais à l'arbre aussi mort qu'aussi haut
Qu'ayant coupé son pied il ne tomba à terre
Et s'accrocha partout comme un profond mystère
Et je ne savais plus ni le froid, ni le chaud !

Je regardais ses bras accrochés de partout
Et je ne savais plus comment le mettre à bas
Et la nuit descendait sur ce pauvre combat
Et la neige brûlait mes mains et mes genoux !

Je m'y repris dix fois et puis dix fois encore
Espérant l'emporter pour réchauffer la vie
Dans cette maison bleue dont mourraient les envies
Espérant, que son bois, réchaufferait nos corps !

Malgré le froid doré sous la lune craintive
Où mes pieds, dans la neige, ignoraient mon histoire
Et mon propre demain sur ma piètre écritoire
Il fallut bien trouver le songe d'une rive !

Je m'asseyais à terre, épuisé, silencieux
Et mon chien gambadait dans la neige et le froid !
Il est – parmi les vies – de grands et petits droits
Alors je me tournais vers la voûte des Cieux !

En un premier instant je fis une prière
A Ce Dieu qui – dit-on – sauve l'homme éreinté
Mais rien ne se passa, l'arbre était bien lesté
Comme sur l'horizon le demain de l'hier !

En ma pauvre mémoire il me revint un Nom
Celui tant oublié par les Êtres sans foi
Ce Nom que l'on ne dit ou bien si peu, parfois,
Et lorsque qu'Il vous agrée offre le Oui du Non !

Je priais à nouveau, dans le froid de l'étrange
Évoquant, de mon cœur, outre ce qui s'en va,
Le Nom bénit de Dieu, à jamais, Jéhovah
Et l'arbre s'écroula dans la brume des anges !

La nuit était glaciale et mon chien m'attendait
Mais je n'avais plus froid ni le moindre frisson,
Les choses de la vie sont ainsi ce que sont
Les puissances de Dieu qui est là où l'on est !

En cette nuit de peur, en cette nuit d'amour
Lorsque Dieu exauça ma prière incertaine
Autant qu'Il entendit – depuis – toutes mes peines
Ce qu'est ma pauvre vie, à présent, dans le jour

Écrite à la fenêtre où pleure ainsi la pluie,
Où je n'ai plus de goût pour les Êtres passants
En des incognitos de Celle ou de Celui
Qui délaissent – Mon Dieu – tout ce que l'on ressent

Lorsque Ta Main divine et de Ton Esprit Saint
Les Êtres d'ici-bas ignorent toutes choses
Je reste près de Toi comme blottie la rose
Aux secrets de la vie dont Tu sais le dessein !

Alain Girard

Le 31 01 2015

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